J'ai choisi la ville, ma ville.
Atteinte par le cumul des mandats suite à son élection aux législatives, Annie Genevard - maire de Morteau et conseillère régionale- était dans l'obligation de laisser un des postes qu'elle occupait. Elle a choisi de laisser son poste de conseillère régionale, pour rester maire et député.
Etant la suivante sur la liste des régionales, j'étais donc amenée obligatoirement à occuper ce poste ainsi libéré au conseil régional. Mais étant également conseillère générale et conseillère municipale, je suis moi aussi touchée par le cumul des mandats. Ce qui, en cette situation particulière prête à sourire.
En effet, on peut être parlementaire (député ou sénateur), maire et président d'une communauté d'agglo,( chacun de ces postes étant rémunérés) sans être "cumulard" mais dans mon cas - conseiller municipal, général et régional- je cumulerais!
Situation d'autant plus paradoxale, qu'étant dans l'opposition au conseil munipal, je n'ai aucun pouvoir exécutif et aucune rémunération. Mais, la loi étant ce qu'elle est, il faut s'y conformer.
J'ai décidé de ne pas occuper le poste de conseiller régional. J'ai fait le choix de ma ville, de la ville de Montbéliard car j'y ai été élue en 2008, certes dans l'opposition, mais élue. J'y suis très présente et très attachée. Leader de l'opposition au conseil municipal, je suis de près les dossiers et vous informe régulièrement de ce qui se passe (malheureusement souvent du laxisme et des dysfonctionnements de l'équipe en place.)
Il s'agit, vous l'aurez compris, d'un choix affectif: je souhaite rester investie sur la ville et je souhaite rester près et proche des Montbéliardais comme je l'ai toujours fait depuis 11 ans.
Il s'agit également d'un choix politique car je me présenterai comme tête de liste aux prochaines élections municipales à Montbéliard. Il était donc logique et cohérent de rester élue au conseil municipal.
Je considère qu'abandonner la ville au profit du conseil régional aurait été de ma part une sorte de trahison à l'encontre des Montbéliardais et de l'équipe d'opposition, équipe solide et sympathique qui me soutient efficacement.
Cette décision a pour moi un coût financier. En effet, un conseiller régional gagne 2100 euros brut d'indemnité, soit 1800 euros net après déduction des différentes charges. Un conseiller municipal ne gagne rien, sinon le droit (et le devoir) de travailler ses dossiers. Je ne connais aucun élu du pays de Montbéliard ayant jamais fait ce choix et en particulier aucun élu socialiste, dont le parti prône le non-cumul des mandats...
A l'heure de la crise économique violente que nous connaissons, àl'heure où beaucoup de Français éprouvent de grandes difficultés en raison du chômage, du pouvoir d'achat, les élus doivent montrer l'exemple.