Conseil municipal 15 juillet 2013. Rythmes scolaires.
S’il y a un sujet qui fait polémique, c’est bien celui-là. Polémique au niveau national car de très nombreux maires, de gauche comme de droite, ici comme ailleurs, se sont élevés contre ce projet. Nombreux sont les élus qui ont d’ailleurs choisi d’attendre la date butoir de la rentrée scolaire 2014 pour peaufiner leur organisation. Projet qui se veut ambitieux, projet dans l’intérêt de l’enfant parait-il, mais projet qui se révèle être d’une grande complexité dans sa mise en œuvre.
La seule chose dont nous sommes certains à ce jour, c’est qu’il représente un réel coût, un coût important pour ne pas dire exorbitant pour les finances locales, pour les finances communales, car l’Etat – ou plutôt votre gouvernement, comme vous nous disiez- n’est pas bien généreux en la matière sur le long terme. Je ne vous ai pas entendu sur ce sujet, crier au désengagement de l’Etat, qui a pourtant imposé aux collectivités une décision qui impacte leur budget. Allons, où est passé votre esprit d’analyse et de critique ?
Le but de cette réforme est de diminuer la longueur de la journée d’école – ce qu’on peut comprendre- en rajoutant une demi-journée de classe dans la semaine.
Diminuer le temps de classe, vous le faites, mais 2 journées seulement sur les 4 de la semaine. Pour les 2 journées restantes, vous avez dû demander une dérogation pour allonger leur durée, ce qui va à l’encontre des préconisations de l’Education Nationale.
Rajouter une demi-journée d’école vous le faites puisque vous y êtes obligés, en la mettant le samedi matin. Mais là aussi, vous avez dû demander une dérogation à l’EN, qui préconisait, elle, de choisir le mercredi matin.
Alors bien sûr, vous nous faites part de différentes concertations et négociations avec les conseils d’école, les associations de parents d’élèves, etc., etc… où tout semble merveilleux, mais j’ai été interpellée à plusieurs reprises, et je ne suis pas la seule, sur les difficultés réelles de nombreux parents, qui rencontrent différents problèmes.
Je parle des parents qui travaillent toute la semaine, voient peu leurs enfants et mettaient à profit le samedi pour passer du temps en famille. Ceux-là regrettent ce temps passé ensemble en famille, arguant que l’intérêt de l’enfant, c’est aussi le repos, ce qui ne sera plus possible qu’un jour par semaine, au lieu de 2 en raison de la demi-journée d’école supplémentaire.
- Je parle des familles séparées, divorcées, recomposées, dont l’un des parents – celui qui n’a pas la garde- pouvait passer un weekend complet avec son enfant, qu’il ne voit pas dans la semaine. L‘intérêt de l’enfant- puisque c’est de cela dont on parle dans cette réforme- c’est aussi de voir ses 2 parents et cela aussi souvent que possible. Et pour cela, il faut tenir compte de l’évolution de la cellule familiale. Je crains que certains enfants, en raison de l’organisation que vous avez choisie, soient privés des rencontres régulières qu’ils avaient avec leur autre parent, souvent leur père d’ailleurs. Ce ne peut être que dommageable pour le développement de ces enfants.
- Et je sais qu’un nombre non négligeables de familles a fait le choix d’aller dans le privé, décision induite par cette réforme, ce qui est un comble venant de vous, car vous savez très bien que ce sont les familles souvent les plus aisées qui peuvent faire ce choix. D’autres familles ont également demandé des dérogations pour pouvoir scolariser leur enfant dans les communes voisines. A cet effet, nous souhaiterions connaitre dès la rentrée 2013, le nombre de dérogations accordées à des enfants de Montbéliard.
Pour toutes ces raisons, nous ne pouvons pas voter avec vous la délibération de ce soir. Nous voterons contre.